Kurijer Kazimierski Septembre 2020

Fermeture définitive du site des Oblats polonais à Vaudricourt et changement de propriétaire ...

N'appelez plus le numéro 03 21 57 64 34 à Vaudricourt... Depuis le 1° septembre 2020, il n'y a plus aucun père de la congrégation des Oblat de Marie Immaculée présent au domaine du château d'Halloy à Vaudricourt, anciennement internat saint Casimir installé dans ce magnifique parc depuis 1952.

La «Foncière du Possible SAS» représentée par son président Marc Mordacq est dorénavant propriétaire des lieux comme nous vous l'avions annoncé en février 2020.

La signature de l'acte notarié a été quelque peu retardée suite au confinement mais aussi à une ultime vérification par les services préfectoraux de la légitimité du vendeur. L'autorisation de vente a été publiée le 21 juillet 2020 dans le recueil des actes administratifs de la préfecture du Pas de Calais (voir page 6 du recueil n° 32) dont voici un extrait :

Monsieur Wladyslaw WALASZCZYK, père provincial de la Congrégation de la Vice-Province des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en France et au Bénélux (sise au 80, rue Jourdan, 1060 Bruxelles ) existante légalement en vertu d’un décret de reconnaissance du 08 janvier 1992, est autorisé à vendre à la société LA FONCIERE DU POSSIBLE SAS, le château à usage d’habitation et l’ensemble immobilier à vocation d’hébergement, les dépendances et le terrain figurant ainsi au cadastre soit 14,78 hectares pour la somme de 1,5 millions d'euros.

Qui est monsieur Marc Mordacq ?

Marc MORDACQ (né le 29 février 1956) est président de la Foncière du Possible SAS (Bruay la Buissière) au capital de 1 105 000 € (juillet 2020), code APE 6820B. Il est aussi mandataire de 7 autres sociétés dont EBS Le relais de France, EBS Les toits de l'espoir, EBS Solidaritoit, et 4 SCI.

Comme vous pouvez le lire sous ce lien, l'action de Marc Mordacq se situe dans le prolongement de l'action de l'abbé Pierre fondateur d'Emmaüs.

Quel projet pour cette nouvelle acquisition de la Foncière du Possible?

Voici comment Marc Mordacq souhaite redonner vie au site de Vaudricourt : « C’est un lieu à plusieurs visages qui va naître. « Dans le château, on va créer six logements, sans changement sur la façade bien sûr. Nous le louerons à des familles et je peux vous dire que ça intéresse du monde d’habiter là, car le cadre est extra », s’enthousiasme M. Mordacq. L’activité de l’entreprise Solidaritoit (l’agence immobilière des Toits de l’espoir, affiliée au Relais-Emmaüs) sera également transférée ici, « quinze personnes vont y donc travailler ». Dans l’internat, une résidence sociale de six chambres sera aménagée, « sorte de Maison Relais pour des publics fragilisés ». Et il reste des choses à imaginer : « dans la grande salle de 150 m2, les bâtiments derrière… On doit encore définir les projets mais on veut faire du lieu, un endroit très sympa », poursuit M. Mordacq. Un million d’euros sera injecté dans les travaux. « On veut redonner de la vie à ce patrimoine. C’est un endroit magnifique. Dans le parc, Marc Mordacq entrevoit déjà « une activité autour du bio, du maraîchage, une épicerie et évidemment des jardins… (voir la Voix du Nord du 13 février 2020)

Que reste-t-il de la présence des pères Oblats sur place ?

Au moment de la signature de la vente, quatre pères Oblats vivaient encore à Vaudricourt :

  • Le père Andrzej Lachowski (la cinquantaine) présent à Vaudricourt depuis 2015 continuera de s'occuper de la paroisse de Bruay La Buissière où il déménagera.
  • Le père Jerzy Franszicek Kalinowski (84 ans) a choisi de repartir au Cameroun où il avait déjà travaillé de longues années.
  • Le père Stanislaw Heller (83 ans) a décidé de retourner en Pologne dans la résidence pour Oblats seniors à Lubliniec.
  • Le père Joseph Kuroczycki (85 ans), est arrivé à Vaudricourt en 1963. Après avoir été éloigné de façon un peu cavalière de Stella Plage l'an dernier il a séjourné quelque temps à Vaudricourt. Il a choisi de rejoindre le père François Wojtyla dans la paroisse Notre Dame des Mineurs à Waziers.

Tous les biens matériels : meubles, livres, documents et autres archives ont été déménagés en Belgique à la Maison Provinciale des Oblats à Bruxelles.

A la demande de la municipalité, Marc Mordacq aurait accepté de laisser à disposition de l'école des Marcassins le réfectoire et la cuisine existante le temps qu'une nouvelle cantine soit construite.

De son coté, le père Walaszczyk père provincial de la Congrégation de la Vice-Province des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en France et au Benelux à Bruxelles a accepté de laisser en place les photos de groupes annuelles accrochées aux murs du réfectoire.

Nota Bene :

A l'annonce de la vente en février 2020 et avant le confinement, notre association des Anciens de saint Casimir a cherché, sans succès, à entrer en contact avec les acheteurs. Nous avons invité monsieur Mordacq à ce qui devait être notre ultime réunion annuelle prévue, avant le confinement, le 16 mai à Vaudricourt … Pas de réponse.

Il ne nous a pas été possible de suivre, même de loin, l'évolution de ce dossier et d'obtenir des informations ni du vendeur ni de l'acheteur : ce fut motus et bouche cousue ! ... Toutes les informations fournies dans ces lignes ont été obtenues auprès des services officiels et de personnes proches du dossier.

"Finis schola sancti Casimiri"

Ainsi se referme le livre de la présence pendant plus de 70 ans des pères polonais de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée en Artois à Béthune et Vaudricourt.

Il restera à Vaudricourt deux traces indéfectibles de la présence et de l’œuvre de ces pères Oblats polonais : l'école des Marcassins installée dans les anciens locaux de notre internat et la création de la rue saint Casimir spécialement ouverte pour accéder à l'école des Marcassins. Merci à la municipalité de Vaudricourt et à Roger Valet son maire d'alors.

Il nous revient à nous tous, ceux qui restent des quelques 1000 à 1300 Casimiriens passés par Béthune et Vaudricourt, de faire en sorte que perdurent la mémoire et l'œuvre de ces pères Oblats au sein de la Polonia qui célèbre actuellement le centenaire de l'arrivée en masse de tous nos Anciens. Notre site monté pas à pas par chacun d'entre nous reste une autre trace tangible du passage de ces Oblats polonais en Hauts de France. Continuons à alimenter notre site de souvenirs écrits, de réflexions. Continuons à rassembler des documents, photos, écrivons à leur sujet ; Ils le méritent.

Ils sont venus, ils ont bossé, ils ont réussi.

Bien évidemment, l'ensemble des pères Oblats que nous avons connus, aujourd'hui disparus, les Olejnik, Krachulec, Grabinski et autres Marciszewski ou Osinski pourront être visités au cimetière communal de Vaudricourt, comme nous l'avons fait tous les 1° mai …

l'Internat saint casimir, le KSMP, Stella Plage …

Gabriel Garçon nous propose un billet intéressant où il rappelle que des Casimiriens ont occupé des fonctions importantes au sein des KSMP avec l'organisation entre autres des Zloty des KSMP qui se déroulaient les derniers dimanches des mois de juin et rassemblaient plusieurs milliers de membres de la Polonia de France à Vaudricourt. Lire la suite sous ce lien ...

Le dernier grand rassemblement de ce genre a eu lieu à Vaudricourt en septembre 2006 pour le soixantième anniversaire de l'installation en France des Oblats polonais en 1946. Sous ce lien vous pouvez revivre cette journée dans la vidéo réalisée par notre ami Casimirien Bernard Zylinski.

Aujourd'hui il ne reste que deux KSMP, celui de Noeux les Mines et de Houdain.

Cette année, le 2 août 2020, à l'initiative d’Édouard Papalski, des Anciens des KSMP se sont réunis à Stella Plage. Au lieu d'être une fête comme nous en avons tant vécue, la journée a débuté par un clash entre les participants pour beaucoup octogénaires et le jeune prêtre venu de Pologne pour deux mois. Je n'y étais pas, mais au risque de me faire excommunié j'aurai même seul entonné po polsku Madonna, Czarna Madonna si j'avais assisté à cette étrange messe où un prêtre venu de Pologne interdit aux anciens membres des KSMP présents à l'office d'utiliser la langue de Sienkiewicz ! Après avoir lu l'article de presse, j'ai crû entendre notre Boss (père Edward Olejnik) s'esclaffer bruyamment avec ces seuls mots : Idiota, gluptak, kretyn. ...

Quid de l'avenir de Stella Plage ?

Je vois poindre sur vos lèvres une nouvelle question : Après la vente définitive de Vaudricourt, quid de Stella Plage ?

Il y a quelques semaines déjà des rumeurs ont circulé sur une vente éventuelle de cette ultime propriété des Oblats polonais. (rappel : La société Cap France loue aux Oblats polonais les installations de Stella Plage). Nous avons cherché à vérifier ces rumeurs, mais nous n'avons obtenu aucunes informations sur le sujet... Affaire à suivre...

Un peu de culture avec un livre, concrétisation de cinq années de travail

Jacek Rewerski nous annonce la sortie en décembre 2020 de son dernier livre. En plus de ses talents d'historien vous y découvrirez le dessinateur et le peintre. Sous ce lien, tous les détails sur ce travail de cinq ans : peintures, dessins, quelques pages....

Voilà une bonne idée de cadeau pour la fin d'année. Pour enregistrer le bon de commande : faire un clic droit sur la souris puis enregistrer l'image sous...

 

Deux récits passionnants concernant l'épopée d'aviateurs polonais pendant la Bataille d'Angleterre.

Un grand merci à Hubert Blazejewski qui a découvert et met à notre disposition cet article très bien documenté et très bien illustré sur

La revanche de Jan Zumbach et des aviateurs polonais pendant la Bataille d'Angleterre.

Zumbach 3

Ce Zumbach aurait pu être le héros d'un roman de Sienkiewicz mais l'histoire improbable de ce baroudeur polonais trompe-la-mort est bien réelle. Son histoire anglaise débute il y a 80 ans exactement le 7 septembre 1940. Après la débâcle de septembre 1939 en Pologne, il se retrouve en France à Lyon et prend part dans les airs avec ses amis polonais à la bataille de France. En juin 1940 il doit fuir la France pour l'Angleterre où il participera à la bataille du même nom avec un joli palmarès sur son cockpit. Juste après la Guerre il crée une petite entreprise clandestine d'avions-taxis au Moyen Orient au service en particulier des activistes juifs avant la naissance d’Israël en 1948 ... De retour à Paris il ouvre une boite de nuit à Pigalle (!) avant de devenir aviateur-mercenaire en Afrique... Une vie de baroudeur comme seuls les Polonais savent la vivre... Lire la suite ...

Dans la même veine, voici l'histoire d'un émigré polonais "tombé du ciel" le 22 mai 1944 près de Auchel dans le Pas de Calais.

Le 22 mai 1944, un pilote polonais de la RAF, le Sergent Charly, alias Zenon Bartkowiak, s’écrase avec son Spitfire dans la campagne artésienne. Il trouve refuge à Camblain-Châtelain où la population le soutient jusqu’à la Libération. Lors de ses 104 jours de clandestinité, il croise la route la jeune Raymonde. Promesse est faite de se revoir. Après la guerre ils unissent leur destin et ouvrent un café à Auchel qu’ils tiendront durant quarante ans. Sous ce lien lire au format PDF tous les chapitres du livre écrit par son fils sur l'histoire peu commune de ce pilote polonais que tous les Marlesiens et Auchélois connaissent bien... Par ailleurs, conservez sous le coude ce site WEB en anglais et en français; POLAND IN EXILE, une véritable encyclopédie dédiée aux hommes et femmes qui ont quitté la Pologne pour combattre les Nazis et le communisme soviétique pendant la guerre 1939-1945. Ces pages sont un hommage pour leurs courage et actes altruistes.

CharlyIl y a quelques semaines, en juin, Jacek Rewerski nous proposait un billet sur le sujet et que vous pouvez retrouver sous ce lien. Profitez-en pour voir ou revoir , sur la même page, deux jolis films en polonais avec des témoignages émouvants de ces chers RAFa?ki comme ils se surnommaient. Les anglais avaient surnommés nos chers héros oubliés de l'histoire : these Bloody foreigners, Ci cholerni cudzoziemcy en polonais et en français ces putains d'étrangers.

en 2015, la rédaction de Kurijer Kazimierski vous avez déjà proposé une page sur ces pilotes polonais oubliés. Pour tout savoir sur ces pilotes polonais consulter le magnifique site de Polish Squadron remembered. Une autre formidable encyclopédie sur le sujet.

Encore un peu de culture sous forme de Musique

Si Coronavirus le permet : 

Le Chœur des mineurs de Douai se produira le vendredi 18 septembre 2020 à Douai. voir les détails...

Marc Adamczewski nous invite au concert qui sera donné à la Basilique de Saint-Quentin le dimanche 13 septembre à 16h00.

Le titre et thème du concert est « Bogurodzica ».

Au programme (mis à part Bogurodzica) figurent notamment une œuvre écrite pour voix et orgue de Henryk Górecki « O Domina Nostra » et une transcription pour orgue que Adamczewski réalisée de « Pièces dans le Style Ancien » initialement écrites pour orchestre à cordes, toujours de Henryk Górecki.

Les grandes orgues de la basilique étant en attente de travaux, ce concert sera donné au profit de sa restauration. L’instrument utilisé sera un simulateur d’orgues à tuyaux de technologie Hauptwerk qui sera pour l’occasion placé face au public.

Il donnera le même programme à l’église de Coye-la-Forêt dans l’Oise le dimanche 20 septembre à 17h00 puis à Paris à la Chapelle de la Salpêtrière le dimanche 25 octobre à 16h00.

Reprise des spectacles dans le cadres des commémorations du centenaire de l'arrivée des mineurs Polonais.

Polkabaret et notre ami Henri Dudzinski reprennent la tournée du spectacle Stanis le Polak avec une première soirée le dimanche 13 septembre à 18 h à Leforest.

En plus spectacle en cours, l'infatigable Henri Dudzinski et Anne Tomczak tournent sur les terrils de Loos en Gohelle et ailleurs en Hauts de France une émission pour France 5 les 100 lieux qu'il faut voir.

Et une nouvelle aventure commence pour Stanis alias Henri Dudzinski, Début du tournage de la pièce de théâtre en hommage aux volontaires polonais de la Première guerre mondiale dans la chapelle de la citadelle d'Arras.

Tous les détails sur le site de Polkabaret.

Dans l'attente de la présentation de cette nouvelle pièce nous vous proposons de regarder une docu-fiction sur soldats polonais de france et d'ailleurs de la première guerre mondiale.

Retombées culturelles positives du confinement.

Coronavirus (SRAS-CO2) nous a tous condamné au confinement du 14 mars au 10 mai 2020, soit 57 jours. Nous les Casimiriens, nous avons été privé de l'ultime réunion des Anciens de saint Casimir à Vaudricourt. Que nous reste-t-il aujourd'hui comme souvenir de cette longue période d'isolement chacun chez lui ? Rien de bien réjouissant, si ce n'est la messe télédiffusée et la Master Class que nous ont offert le 2 mai 2020 notre ami Casimirien Daniel Zylinski de sa jolie chapelle à Harnes et l'infatigable nonagénaire Edouard Papalski de son appartement avec vue sur mer de Berck Plage.

Frédéric Smekta?a, un autre artiste de la Polonia, nous propose ce court métrage aux images brillantes, en noir et blanc, et au texte cristallin, dans la langue de Voltaire et de Sienkiewicz, comment chez lui dans son univers d'artiste, il a vécu ce qui fut pour certain un emprisonnement. Pour avoir les sous-titres en Polonais n'oubliez pas de cliquer sur CC en bas à droite de l'écran.

Quand j'ai revu ce film avec ses sous-titres en Polonais, j'ai pensais à la nouvelle d'Henryk Sienkiewicz Latarnik (Le gardien de phare) que j'ai immédiatement relu tout en écoutant l'audio-livre en polonais. Il y a une grande similitude entre Skawi?ski, héros de Sienkiewicz et Smekta?a comédien de ce film. Ces deux des Polonais baroudeurs reclus vont profiter de leur enfermement pour PENSER et LIRE. Une ode aux origines et à la culture. Un petit bijou aux reflets surréalistes.

En apprendre plus sur Frédéric Smekta?a artiste aux multiples facettes.

Vous pouvez lire ou relire cette jolie nouvelle de Sienkiewicz sous ce lien...

Date de dernière mise à jour : jeudi, 10 septembre 2020