En vélo au Congrès Eucharistique International de Munich en 1960

Dans la camionette, pour aider « Papa » à la popote, monter et démonter les tentes aux étapes,

Il y avait le petit Palmowski, Georges, et un autre dont je ne me souviens plus du nom mais qui est sur la photo de l’atelier de réparation de vélo à Hayange, entre Kozlik et moi-même, le 2ème à partir de la droite.

En vélo :

Leon Osinski et son frère Lucien

Marian Palmowski ,

Marian Furmaniak

Wujec dit « Tataf »

Baczkowski dit « Laurel »

Kubicki

Kubiak  dit « Boulou »

Mastalerz

Stanislas Adamski (aujourd’hui retraité à Vaudricourt)

Kozlik

Et moi-même, Joseph Lawniczak

 

1ère étape : la plus longue : Vaudricourt – Charleville-Mézières (215 km)

En réalité, le campement avait été établi pat « Papa », un peu au-delà de Charleville, sur la route de Sedan. C’était dans un pré, et dans le pré voisin il y avait des vaches. Nous avions posé les vélos contre la clôture et le lendemain matin les vélos étaient plein de bave des vaches qui étaient venue les lécher pendant la nuit. De même, le paysan avait coupé l’herbe assez haute ce qui fait que nous avions les pieds mouillés par la rosée, de même que les tentes.

2ème étape : Charleville – Hayange chez le curé Palus OMI

Etape courte pendant laquelle nous avions pu récupérer des efforts de la veille, sauf moi parce que j’ai cassé la pédale droite en montant une côte ! C’était pourtant un vélo neuf !

J’ai dû rouler pendant quelques dizaines de kilomètres avec une seule pédale car la camionette était déjà passée pour préparer le campement de Hayange. En plus c’était dimanche, les magasins étaient fermés ! Heureusement il y avait mon copain Leon Osinski qui avant chaque montée prenait son élan pour me donner une bonne poussée pour m’aider à grimper ! Enfin nous avons trouvé une forge et le forgeron à récupérer sur un vieux vélo lui appartenant une pédale qui n’était pas tout à fait adaptée à mon vélo mais qu’il a réussi à placer en forçant !

Sur la photo de Hayange, on voit Mastalerz avec un marteau pour montrer comment le forgeron s’y est pris pour mettre la pédale.

Au cours de cette halte nous avons pu aussi profiter d’une source d’eau chaude (43°) et légèrement sulfurée pour un prendre un bon bain relaxant. Voir photo .

3ème étape : Hayange – Carlsberg, près de Mannheim

Nous sommes passés par l’immense base américaine de Mannheim où nous avons été accueillis par les soldats polonais, qui après la deuxième guerre mondiale, se sont enrolés dans l’armée d’occupation américaine. Chewing gum et sucreries à gogo !

Le soir nous logions dans un orphelinat dirigé pae des sœurs polonaises à Carlsberg. On voit les sœurs et quelques enfant sur la photo de groupe.

Mais avant d’arriver à Carlsberg, cette 3ème étape a réservé son lot de surprises .

Partant de Hayange nous avons pris la route de la Sarre, par Sarrelouis, en passant sous les antennes de radio de RTL. Ces antennes sont placées sur une colline qui domine toute la Sarre.

La descente de cette colline était très pentue. Les plus lourds devaient donc passer devant pour ouvrir la route. Le plus costaud était Kubiak dit « Boulou », il descendait le premier et moi derrière. Dans un virage un peu serré il a pris peur et s’est arrêté au milieu de la route.

Pour ne pas lui rentrer dedans et en l’absence de visibilité sur sa gauche, j’ai décidé de passer par la droite.

Malheureusement, je n’ai pas pu tourner et je suis passé au-dessus du fossé dans le ravin, quelques dizaines de mètres plus bas. Le vélo était resté sur le bord de la route avec le guidon et la roue avant complètement déformés. Par contre les deux sacoches que j’avais à l’arrière m’ont suivi dans la chute : les ressorts étaient complètement distendus. Je me suis relevé avec seulement quelques égratignures. Ce fût un énorme soulagement pour tout le monde. Leon Osinski a pu redresser le guidon et la roue à la force de ses bras ! et j’ai pu terminé la descente. En bas, le Boss m’a demandé de monter dans la camionette pour me remettre de mes émotions et c’est Georges Palmowski qui a pris ma place sur le vélo pour terminer l’étape.

4ème étape : Carlsberg – Karlsruhe - Stuttgart

5ème étape : Stuttgart – Munchen

En arrivant à Munich, nous nous sommes promis de boire une bonne bière. Et c’est se qui fut fait. Les gars à vélo, se sont arrêtés dans le premier Gasthaus rencontré, et sur la terrasse nous avons tous commandé un grand bock de bière (1litre). Inutile de dire que les derniers kilomètres furent joyeux !  Munich nous logions dans un espèce de camp avec des milliers d’autres jeunes venus pour le Congrès.

Nous avons visité, près de Munich, le camp de concentration de Dahau, en compagnie d’un prêtre qui y avait été déporté et qui en était sorti vivant. C’était impressionnant et émouvant.

Une messe avait lieu à l’intérieur du camp, et je me souviens que j’avais été choqué par l’homélie qui était faite en allemand par un prêtre qui criait beaucoup. Entendre crier en allemand dans ce camp me semblait totalement déplacé.

Nous avons été aussi, en camionette, dans le Tyrol bavarois, à Oberammergau où chaque année les habitants jouent la Passion du Christ et à Garmisch-Partenkirchen voir les installations des Jeux Olympiques d’hiver de 1936. En passant nous nous sommes arrêtés au bord du lac Starnberger See, au bord duquel a vécu la belle impératrice Sissi et dans lequel s’est noyé le roi Louis II de Bavière. La plupart d’entre nous sont repartis du Tyrol avec un beau chapeau tyrolien avec une plume, et une canne de montagnard.

Après les cérémonies du Congrès Eucharistique, nous sommes repartis mais en empruntant une route différente pour rentrer en France.

Je ne me souviens plus de toutes les étapes mais je me souviens des villes traversées et surtout qu’il a plu tous les jours depuis Munich jusqu’à Velaines en Belgique !

Trajet de retour de Munich :

Munich, Donauworth, Schwabisch Hall, Heilbronn, Heidelberg, Worms, Mainz, Koblenz en longeant le Rhin (voir photo). Après Koblenz, nous avions le choix d’aller sur Bonn et Maastricht en Hollande mais nous étions tellement dégoutés par le mauvais temps que nous avions décidé de prendre au plus court par Aachen pour rejoindre Liège chez le P. Szymurski OMI.

De Liège, nous avons rejoint le scolasticat des pères Oblats de langue flamande à Korbeek Loo, puis delà celui des Oblats de langue française en wallonie à Velaines. Enfin, dernière étape, sans la pluie, de Velaines à Vaudricourt.

Le retour a été marqué aussi par quelques chutes mémorables, à cause de la pluie rendant les routes très glissantes ou à cause des rails de tramway comme à Heilbronn. Le retour s’est fait en 6 jours du lundi au samedi, autant que je m’en souvienne..

Dernier détail : le P. Stolarek était de très petite taille. Même avec la selle dans la position la plus basse, ses pieds ne touchaient pas terre à l’arrêt. Pour lui, monter ou descendre de vélo représentaient les vraies difficultés. Il devait toujours trouver soit un promontoire pour monter sur le vélo soit un poteau ou un arbre pour s’arrêter et descendre du vélo. Cela donnait lieu à chaque fois à des scènes cocasses.