Télescopage de dates historiques : exemple de la Pologne.
Il y a dans l’histoire des nations des dates qui dans leur contenu, semblent se télescoper, s’opposer ou même parfois être en contradiction.
Il y a dans l'histoire des nations des dates qui quant à leur contenu semblent se télescoper, s'opposer et même parfois être en contradiction. C'est par exemple le cas des dates du 17 septembre
17 septembre 1939, journée funeste pour la Pologne.
Nous ne nous étendrons pas plus sur le 17 septembre 1939 puisque nous avons écrit un article sur le sujet en 2019 :
N’oublions pas ces Polonais qui arrivent en France à l’automne/hiver 1939-40.
Les généraux Siemion Kriwoszein (URSS) et Heinzem Guderian (III Reich) assis côte à côte le 23 septembre 2019 à Brest-Litovsk
Et cet autre article où nous expliquons comment Durant la lune de miel vécue entre les deux montres Joseph et Adolf en 1940-1941, Stalin a déporté des centaines de milliers de Polonais vers la Sibérie.
Laissez-nous juste vous préciser qu’à l’époque en France le Parti Communiste Français se félicitait de l’accord Ribbentrop/Molotov d’août 1939 et de cette fraternité libératrice . Le 1° juillet 1940 dans les colonnes de l’Humanité Clandestine on pouvait lire (sic) en première page VIVE L’URSS libératrice et dans un autre numéro l’Humanité invitait les Français à ‘’ Fraternisez avec le soldat allemand’’. !!!
Et Maurice Thorez, le deserteur s'était réfugié dans les jupes de Stalin. Bravo ! les communistes français pour leur collaboration active avec les Nazis entre août 1939 et juin 1941 !
Dans cet article de 1971 vous découvrirez : L'attitude communiste française à travers l'"Humanité" clandestine pendant l'occupation allemande : Juin 1940-Juin 1941
17 Września 1993 roku, Sowieci do domu!
En Français, Soviets rentrez chez vous !
Aujourd’hui 17 septembre 2023, Poczta Polska (La Poste polonaise) a émis un timbre qui est joli et éloquent dans sa symbolique pour commémorer ce 17 septembre 1993, date où la Pologne a été totalement et définitivement (nous l’espérons) libérée du joug soviétique.
Les dernières troupes soviétiques quittent, ‘’dans la joie’’, la garnison de Legnica.
Pour saluer le départ des derniers soldats de l’Armée Rouge de Pologne le gouvernement polonais avait choisi la date symbolique du 17 septembre 1993, 54 ans jour pour jour après son invasion par cette même Armée Rouge. Le président Lech Walesa, celui qui avait fait vaciller le communisme en Pologne avait tenu à venir personnellement souhaiter un bon retour à la maison aux soldats de la garnison de Legnica.
A cette occasion Lech Walesa a prononcé ces mots :
"Le 17 septembre [1939] fut une date douloureuse et inquiétante dans l'histoire polonaise, ouvrant la route qui a conduit les Polonais aux prisons et aux camps, à Katyn, au tourment, à l'humiliation et à l'esclavage (...) Aujourd'hui, le 17 septembre 1993 met fin à une époque dans notre histoire commune. La marche de la justice historique est en train de s’achever. Il n’y a plus de troupes étrangères sur le territoire de l’État polonais. La souveraineté de la République de Pologne reçoit une confirmation définitive.’’
Comme on peut le voir sur les photos ci-dessus, seuls les officiers supérieurs comme le général Leonid Kowaliow, aux côtés de Walesa, font une sale ‘’gueule". Par contre, les hommes de rangs semblent très heureux de rentrer chez eux. Peut-être, que forcés, ils étaient à titre personnel totalement opposés à cette occupation de la Pologne !
Sous ce lien vous découvrirez un diaporama de cinquante planches qui illustrent cette armée et ce départ.
Pourquoi Legnica ?
Si la date du 17 septembre est un symbole fort en soi, le choix de la ville de Legnica en est un autre symbole tout aussi puissant sinon plus. Cette ville de Basse Silésie au sud-ouest de la Pologne a été une des plus grandes garnisons soviétiques se situant à quelques encablures de la Tchécoslovaquie et de l’Allemagne. Legnica a été jusqu’en 1992 le quartier général du Groupe des Forces Soviétiques du Nord ; les Polonais la surnommaient Mała Moskwa (Petite Moscou).
Pour comprendre le symbole qui se cache sous le nom de cette ville, il faut revenir en 1241 quand la Pologne a dû faire face aux invasions mongoles. C’est dans cette ville que les troupes de la Horde d’Or conduite par le petit fils de Gengis Khan ont été arrêtées par le Prince silésien Henri le Pieux. En 1421 Henri le Pieux a arrété la progression des Hordes mongoles vers l'Europe occidentale, tout comme Pilsudski en 1920 a arrété à Varsovie la progression des hordes bolchéviques vers l'Europe occidentale.
Bibliographie complémentaire :
Articles en Polonais
Les Soviets rentrent à la maison
30 lat temu wojska radzieckie opuściły Legnicę
Dans cet article vous découvrirez où l’Armée Rouge s’était installée en Pologne
Articles en Français
Pourquoi l'armée russe n'a-t-elle quitté la Pologne qu'en 1993 et non en 1989 ?
En musique et en images comme toujours chez les Casimiriens
la bataille de Legnica expliquée en Polonais
Reconstitution moderne de cette bataille de Legnica
Deux balades comme savent les faire les artistes Polonais :
Cet Olek Grotowski me rappelle un certain Georges Brassens, il interprète La Ballade de la bataille de Legnica
Jacek Kowalski interprète la chanson de la bataille de Legnica.
Mała Moskwa (Petite Moscou) est aussi un Film de 2008. À Legnica, une histoire d’amour impossible entre a femme d’un pilote soviétique en poste à Legnica et un officier de l’armée populaire polonaise.
17 septembre 2024, René ZALISZ (aka ZEDER)