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Kurijer Kazimierski N° 27, 2 mai 2023. Dzień Flagi i Polaków za Granicą

Jour du drapeau et des Polonais à l'étranger.

En 2021 nous avons consacré un numéro spécial et détaillé de Kurijer Kazimierski sur cette journée fériée instaurée en Pologne en 2004. Vous retrouverez sous ce lien les articles que nous avions publiés à l'époque sur le sujet ...

2023, une année spéciale pour les émigrés polonais de France

En ce 2 mai 2023 la rédaction a décidé de consacrer ce numéro de Kurijer Kazimierski uniquement  au centenaire de l'arrivée massive des ouvriers polonais suite à la signature de la convention d'émigration/immigration du 3 septembre 1919 à Varsovie entre la France et la toute jeune Pologne. Emigracjia zarobkowa, Za Chlebem (Emigration éconimique en quête de Pain).

Il vient en complément des célébrations qui seront organisées par l'Ambassade de Pologne à Paris. 

 

La convention relative à l’émigration et à l’immigration individuelle ou collective est signée à Varsovie entre la France et la Jeune Pologne le 3 septembre 1919[1]. Elle assure aux migrants les mêmes droits et rémunérations que les nationaux.

Bien qu’encadrée par un texte dument rédigé et signé par les deux nations en 1919, il faudra attendre mars 1922 pour que cette émigration puisse enfin être qualifiée de plus ou moins bien organisée donc conforme aux textes et en particulier sur le plan sanitaire. En février 1920 déjà, le docteur Zuber du Service Médical en charge des émigrés polonais à Toul tire la sonnette d’alarme[2]. Il avertit les autorités françaises et polonaises afin d’éviter une catastrophe sanitaire.

 

[1] Une convention d’émigration/immigration sera signée le 3 septembre 1919 avec la jeune Pologne. D’autres conventions seront aussi signées avec l’Italie (30 septembre 1919), la Tchécoslovaquie (janvier 1919), puis avec le Portugal et l’Espagne.

[2] Dans un rapport daté du 20 février 1920, le docteur Zuber du Service Médical du Dépôt de Toul, tire la sonnette d’alarme. La situation sanitaire des premiers Polonais à leur arrivée est lamentable. Les 780 hommes du premier convoi arrivent le 20 décembre 1919 « dans un état déplorable, la plupart en haillons et d’une malpropreté corporelle repoussante, tous couverts de poux des pieds à la tête ». Parmi eux, un grand nombre de malades, « presque tous atteints d’affections aigues des voies respiratoires, dues probablement aux conditions défectueuses du voyage (10 jours dans des wagons non chauffés, avec une nourriture insuffisante) ». Le médecin s’offusque du manque d’attention portée à leur état lors du départ de Pologne : « la vaccination antivariolique au départ n’aurait pas été effectuée sur un grand nombre d’individus, pas plus que l’épouillage… » voir la publication de Pierre Louis Buzzi : Hygiène et santé des migrants polonais au dépôt de Toul (1919-1935).

Pourquoi 2023 ?

Les statistiques françaises ou polonaises sur le sujet sont discordantes. Dans cet article Za chlebem do Francji publié en 2019, Maria Weronika Kmoch annonce que sur les 627 386 Polonais qui ont fait le voyage vers la France, 423 486 s’y sont installés (quelle précision !). On estime que cent cinquante mille d’entre eux ont décidé de retourner au pays déçus par les conditions de travail , par leur rémunération ou encore emportés par les vagues successives de renvois suite à la crise économique ou d’expulsions pour raisons politiques.

Retenons le chiffre plausible d’un demi-million de Polonais installé en France dans les années 20/30.

D’après le recensement des étrangers effectué en 1945, l’année de la plus forte immigration, au sein de tous les ressortissants polonais recensés, était l’année 1923. En 2020, Pierre-Louis Buzzi fournit le tableau suivant qui recence tous les Polonais qui sont passés par le dépot de Toul. 

Buzzy 1927

 

Date de dernière mise à jour : vendredi, 21 avril 2023